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19 février 2025

Le mois dernier, j’ai eu l’honneur de rencontrer David Ponchard, directeur du personnel enseignant à moto, lui-même passionné par cet univers. Aujourd’hui, c’est avec une grande joie que je continue ma série sur les formateurs moto! Cette fois, je vous emmène à la rencontre de Jacques Gouin, formateur de moto à l’école de conduite Tecnic depuis 2012. Qui aurait cru qu’après avoir enseigné la musique au cégep, il se consacrerait à aider d’autres à réaliser leur rêve de piloter une moto ?

Une jeunesse marquée par la moto

Jacques se souvient d’une époque où avoir une moto était un véritable phénomène de mode. Mais, à l’époque, il fallait l’autorisation parentale avant 21 ans. « Mon père ne voulait pas que j’en achète une, alors j’ai pensé à le faire en cachette ! », m’a-t-il confié avec un sourire complice.

« Pas de casque, pas de lunettes et ni de gants », m’a dit Jacques ! Je lui ai répondu : « Vous étiez téméraires, ouf ! » Mais, dans le fond, dans ces années-là, c’était comme ça. Maintenant, la sécurité est beaucoup plus prioritaire, et c’est mieux ainsi. Il lui arrivait souvent de faire du pouce et d’avoir l’opportunité de faire un tour de moto en même temps. Jacques m’a expliqué ses débuts en tant que motocycliste. Disons que nous n’avons pas tous la chance d’avoir une formation aussi complète que celles offertes par une école de conduite comme Tecnic. Ce n’a pas été le cas pour Jacques !

« Un ami à moi m’a prêté sa moto pour que je puisse me balader dans le coin. Un petit cours avant de partir... Il m’a montré où étaient les vitesses, ¨la clutch¨ et les freins. À un moment donné, j’ai fini par comprendre comment ça fonctionnait », raconte-t-il.

Il ajoute en riant : « Tu sais, quand on roulait sans lunettes, on avait des bibittes dans les yeux. On se frottait et on continuait la route. C’était assez fou et pas sécuritaire du tout. Heureusement, les choses ont évolué ! »

Le souvenir inoubliable de Jacques et sa Harley

Avec les événements de la vie, et un peu de sous en poche, Jacques a eu la chance de pouvoir s’acheter une FXD Harley-Davidson 1995. À cette époque, de nombreuses personnes avaient déjà leur permis de moto ajouté sur leur permis de conduire sans formation. Une autre réalité d’un autre temps. Pour Jacques, aller chercher sa moto à Vimont en demeurant à Saint-Eustache, sans avoir pratiqué auparavant, le rendait nerveux. « Manquer d’assurance, c’est normal, mais rouler une nouvelle moto directement du concessionnaire, c’est stressant ! », dit-il. Il ne voulait pas passer par toute la formation et les tests, puisqu’il avait déjà son permis, mais il a tout de même suivi un cours rapide pour gagner un peu de confiance avant de prendre possession de son bolide.

« Honnêtement, ça m’a beaucoup aidé, mais j’ai quand même eu quelques moments où je checkais beaucoup ! », ajoute-t-il en riant. « Ramener la moto chez moi a été toute une expédition dont je me souviens encore. » Voici une rétrospective des motos qui ont marqué sa vie, chacune ayant sa propre histoire et son lot de souvenirs : Harley Davidson FXTD Dyna Super Glide 1996 - Harley Davidson FLSTF Fat Boy 1997 - Harley Davidson FLSTC Heritage Classic 2000 - Harley Davidson FLHR Road King classic 2009 - Harley Davidson FXTD Deuce 2006 - Harley Davidson FLHR Road King « S » 2018 - Harley Davidson FXST Softail Standard 2020.

       

Jacques mêle le travail avec le plaisir. Il fait beaucoup de route avec ses élèves. Quand il roule seul, il explore de nouveaux chemins et découvre des routes aux courbes intéressantes. Il a souvent parcouru Mont-Laurier ou Gatineau. Ces trajets, il les note pour les intégrer dans les cours sur la route. Plusieurs itinéraires qu’il a développés sont devenus des classiques très appréciés des élèves.

Parmi ses trajets préférés, on trouve les autoroutes Est-Ouest, la vallée du Richelieu, les Cantons de l’Est, Mont-Tremblant et Saint-Donat. Une autre route qu’il adore est celle qui longe le lac Ontario jusqu’à Toronto. « On vante beaucoup les États-Unis pour leurs belles routes, mais ici, au Québec et au Canada, si tu es un vrai promeneux, tu en trouveras aussi de magnifiques », affirme-t-il. En 2000, avec plusieurs amis, il se donnait rendez-vous à Montréal pour partir à l’aventure. Le choix s’arrêtait souvent sur l’Ontario, les États-Unis, Lake George, le lac Champlain, le Vermont ou l’État de New York, parcourant souvent 700 km dans la même journée. « Quoi de mieux, pour un motocycliste passionné, que de rouler avec d’autres motocyclistes aussi passionnés ? Peu importe les motos, c’est la même passion qui nous unit. »

 

Son voyage de rêve

Il a répondu sans hésiter : « L’Europe ! » La Corse, les Alpes, l’Espagne... il rêve de traverser ces paysages mythiques. « Rouler là-bas, c’est traverser plusieurs pays en quelques jours et profiter de vues exceptionnelles.

Avec ses années d’expérience, Jacques partage ses conseils pour une conduite sécuritaire à moto :

  1. Regarder loin : « Toujours regarder où tu veux aller. C’est un réflexe que j’aurais aimé apprendre plus tôt. »
  2. Se débarrasser des mauvaises habitudes : Ne pas suivre les autres de trop près et toujours utiliser ses clignotants.
  3. Anticiper : « Observe les conducteurs autour de toi et ton environnement. En moto, on est vulnérable. »

 

Une philosophie de vie en musique

Grand amateur de musique américaine des années 70 à 90, Jacques trouve des parallèles entre ses passions pour la moto et la musique. Il adore des groupes comme les Rolling Stones et les Beatles, et joue de la guitare et du piano. Pourtant, sur la route, il préfère rouler sans musique. « J’aime entendre ma moto gronder, sentir le vent… c’est ma bulle. »

"Les mots qui roulent : quand Jacques Gouin inspire une nouvelle question"

J’aime bien demander aux gens que j’interviewe de me nommer une phrase qu’ils utilisent souvent dans la vie. Celle de Jacques, à ma grande surprise, ce sont des paroles de chansons. Deux phrases tirées de Hotel California :
On a dark desert highway
(Sur une sombre route du désert)
Cool wind in my hair
(Un vent frais passe dans mes cheveux)

Il m’a confié avec émotion : « La Californie, c’est un passage presque obligé pour chaque motocycliste. Pour moi, ça résume la liberté, la recherche d’identité et le retour aux sources. »

Mais, pour la première fois, je me suis fait voler mon rôle de chroniqueuse ! Oui, oui ! Jacques est devenu tout à coup le chroniqueur. Il m’a dit, en riant mais sans prétention : « Tu devrais poser ta question différemment. »

Amusée, je lui ai répondu : « Vas-y, Jacques, je t’écoute ! »

Et là, il a proposé : « Tu devrais demander aux gens : Si tu avais une phrase à écrire sur ta moto, laquelle ferais-tu graver sur ton réservoir ? »

J’ai confirmé à Jacques que je garderais sa suggestion : c’est une excellente idée !

Pourquoi aime-t-il ce métier ?

« C’est ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable », m’a-t-il répondu. Cette expression désigne une activité qui est non seulement plaisante mais aussi profitable. Pour lui, enseigner la conduite à moto combine le plaisir de rouler avec l’opportunité de transmettre ses connaissances.

Avant de devenir formateur, certaines manœuvres plus complexes, comme un virage à droite avec un arrêt obligatoire en haut d’une côte, l’agaçaient beaucoup. « Maintenant, c’est une peanut à faire ! », dit-il en riant. D’ailleurs, il a inclus ce type de virage dans ses itinéraires d’entraînement. Il observe que, tous les deux ou trois groupes, un élève rate son départ, lâche l’embrayage trop vite, et la moto finit par terre. Jacques ne considère pas cet exercice comme un piège, mais plutôt comme une occasion d’apprentissage.

« Ce genre de manœuvre me stressait à mes débuts », confie-t-il. « J’arrivais à des intersections comme celle-là, et je paniquais. Mais grâce à ma formation professionnelle, je les maîtrise aujourd’hui et je peux les enseigner aux élèves. » Il ajoute : « Ces expériences m’ont poussé à aller chercher ce qui me manquait pour progresser et, par la suite, transmettre ces connaissances aux autres. »

Avec humour, il admet que s’il avait eu la chance de suivre une formation dans une école de conduite à l’époque, son parcours aurait été bien différent. « Honnêtement, ça aurait changé beaucoup de choses. Aujourd’hui, en étant formateur, je trouve la conduite bien plus agréable et sécuritaire. J’ai appris beaucoup de techniques, et je pratique constamment avec les élèves. Chaque été, c’est comme une mise à jour pour moi ! »

Jacques considère aussi ce métier comme un échappatoire. « Quoi ? Tu veux te sauver de ta blonde ? », lui ai-je lancé en riant, et nous avons bien rigolé. Mais il a précisé : « Ce que j’aime, c’est cette échappatoire du quotidien : partir travailler tout en roulant à moto avec des élèves. » Une manière de vivre pleinement sa passion tout en exerçant son métier.

Pour lui, ce travail est véritablement exceptionnel. Il adore son équipe, où règnent respect et valeurs communes. La stabilité de cette équipe de formateurs apporte une assurance dans le travail accompli depuis des années, et cette expertise est transmise avec succès aux nouveaux formateurs. Les réunions régulières permettent aussi de discuter des problématiques rencontrées et d’améliorer les méthodes.

Un autre aspect qu’il apprécie beaucoup dans son métier, c’est la flexibilité de son horaire. Le contact avec les élèves lui plaît énormément, surtout lorsqu’il peut observer leur progression. Il apprécie également de profiter d’un congé l’hiver et d’avoir certains vêtements fournis, comme le manteau, le chandail, le dossard et la casquette.

 

Un vrai passionné sécuritaire !
Il m’a confié que même en dehors des cours, il continue d’appliquer les techniques et manœuvres enseignées lors de la formation. Il garde l’habitude de poser un pied par terre et de faire ses gauche-droite-gauche. Si vous le croisez sur la route, vous verrez : il conduit exactement comme il l’enseigne !

Pourquoi, selon lui, devrions-nous choisir de prendre notre formation chez Tecnic ?

Pour une meilleure expertise et des résultats positifs ! Depuis plusieurs années, il a remarqué que l’équipe prépare les élèves de façon plus approfondie, tant pour les examens que pour la conduite sur la route. Cette approche réduit les échecs et les risques d’accidents. Ils s’efforcent aussi de respecter le rythme individuel des élèves, en évitant de les pousser au-delà de leurs capacités, afin de favoriser une évolution progressive et adaptée.

Formateur de moto : un métier qui change des vies

J’aime faire des entrevues avec des gens intéressants et ayant une belle expérience. Depuis 2021, à chaque entrevue, j’apprends toujours quelque chose de nouveau. C’est une aventure véritablement enrichissante. J’adore également vous partager ces histoires à travers mon écriture. J’espère que cet article t’a permis de découvrir un métier aussi enrichissant qu’inspirant. Une chose est certaine : la moto a le pouvoir de transformer des vies, et des formateurs comme Jacques Gouin en sont la preuve vivante.

 

 

Thalie Dumas

Chroniqueuse pour l’École de Conduite Tecnic