Voici le premier article d’une série qui te permettra de découvrir un métier encore méconnu du grand public, mais pour lequel la demande de nouveaux talents est croissante : celui du métier de formateur à moto. Grâce à leur passion, les formateurs partagent leurs connaissances et leur expertise avec ceux et celles qui nourrissent la même flamme pour la moto.
En tant qu’ancienne formatrice de moto, j’ai envie de te faire connaître ce métier enrichissant qui m’a permis de me dépasser dans la vie. Chaque jour, aux côtés de formateurs expérimentés, j’ai eu la chance de recevoir des conseils précieux qui me permettent aujourd’hui de conduire de manière beaucoup plus sécuritaire. Je dois à plusieurs de mes collègues la confiance qui me permet de partir en voyage seule sur ma moto avec sérénité.
Je ne te cacherai pas que j’ai adoré partager mon expérience avec les élèves. Ces moments uniques me manquent souvent, et chaque fois qu’un ancien élève me rappelle que c’est moi qui l’ai aidé à réaliser son rêve, je ressens un immense sentiment de fierté.
Un moment d’échange avec David Ponchard
C’est avec David Ponchard, directeur du personnel enseignant, segment moto, que j’inaugure mes entrevues pour les cours de conduite moto chez Tecnic. Ce moment d’échange est une opportunité précieuse pour explorer ses passions, retracer son parcours et découvrir ses expériences uniques sur la route. Ensemble, nous revenons sur les défis qu’il a relevés, les aventures marquantes qui l’ont forgé et les valeurs de motocycliste qui, bien au-delà des kilomètres parcourus, renforcent notre lien commun. Ce lien est d’autant plus fort que David a été mon directeur à l’époque où j’étais moi-même formatrice de moto.
David parle avec passion de l’impact de la moto sur sa vie et du chemin qu’elle a tracé pour lui. Chaque défi relevé sur deux roues ou en sidecar est, pour lui, une chance de se surpasser, et chaque aventure devient un souvenir inoubliable gravé dans sa mémoire. Au cours de cette entrevue, il partage les moments clés de son parcours, les valeurs profondes qu’il cultive en tant que motocycliste et la façon dont il inspire aujourd’hui une nouvelle génération de passionnés.
Le chemin de vie tracé par la moto
Sa passion a débuté grâce à son père, qui avait lui-même fait du sidecar avec son propre père dès son plus jeune âge. Il lui a transmis l’amour de la moto comme un héritage familial. Ils partaient en famille – parents, enfants et même le chien – à bord d’une vieille moto russe 350 deux-temps avec sidecar, chacun trouvant sa place dans cette aventure. Plus tard, c’est une Goldwing 1100 attelée à un Watsonian trois places qui les a emmenés sur les routes. L’un de ses plus anciens souvenirs est d’être assis sur le réservoir de la BMW 650 de son père.
Il a attrapé la piqûre très jeune, et cet univers de liberté et de passion n’a cessé de grandir autour de lui. Son père est devenu président d’un club de moto et propriétaire d’un bar sur le thème de la moto. Tout petit, avec ses amis, ils regardaient tous les modèles stationnés, rêvant de la moto qu’ils auraient un jour. Ils travaillaient fort pour modifier leurs vélos avec des pièces de mobylettes, et même, à 12 ans, David a eu l’idée de transformer son BMX en chopper !
À 14 ans, il a eu sa première mobylette, à 16 ans son permis d’auto, et à 18 ans, il a suivi son cours de moto. Sa première moto, une BSA de 1969, n’a jamais roulé. Ce n’est qu’à 24 ans qu’il a passé son examen de moto. Il a ensuite eu une Harley-Davidson qu’il a modifiée, et en attendant, il se promenait sur les routes avec une Suzuki GS 650. Il a donc toujours été entouré de motos ; elles faisaient partie intégrante de son quotidien, et il était naturel qu’il en fasse une passion de vie.
Un parcours sur les routes de l'enseignement
Depuis 2005, il est dans les écoles de conduite, où il a été formateur pour les autos, motos, camions et même autobus. Avant cela, il était camionneur de longue distance, parcourant les routes des États-Unis et du Canada. « Un jour, lors de ma formation sur la route pour la moto en tant que formateur, j’étais avec une gang et je m’occupais de fermer à l’arrière. C’était un samedi matin, il faisait 20 degrés, en début de saison, le ciel était bleu », m’a-t-il raconté, comme si c’était hier, les yeux brillants. « Wow, je suis payé un samedi matin pour rouler avec ma moto…Ça y est, j’ai trouvé la job! »
Depuis quelques années, il est devenu directeur. Ce qu’il aime dans son travail ? Il adore les gens, leur progression, les voir se dépasser pour réaliser leurs rêves. Transmettre cette passion, partager cette intensité, est pour lui la plus grande des récompenses. « Quand tu partages ta passion avec les autres, ce n’est plus un travail, c’est une mission! », m’a-t-il dit avec une grande fierté.
Motivé à trouver des solutions aux problématiques, il apprécie également le côté pédagogique de son travail. « Je suis un gars d’équipe et un excellent communicateur, et ce travail me permet d’exploiter pleinement mes talents. Ce poste me permet de me développer sur plusieurs plans, et l’équipe qui m’entoure est extraordinaire. J’ai besoin d’être stimulé et de me sentir utile ; je n’aime pas stagner dans un domaine. Il me faut des défis constants », me confie David.
Il y a aussi des avantages qu’il aime…
Les gens se réunissent chaque année pour une belle cause, celle de Procure! Avec émotion, il m’explique que c’est beau de voir la qualité humaine des formateurs, qui sont vraiment généreux en se mobilisant afin d’amasser des dons.
Une entreprise qui est toujours à l’écoute de son monde! Il me parle de plusieurs choses que je trouve intéressantes pour que les employés soient bien dans leur milieu de travail. Une des priorités est d’améliorer leur qualité de vie au travail en trouvant des solutions. Chaque année, ils organisent des rencontres individuelles avec tous les formateurs pour recueillir leurs commentaires. Ils travaillent fort pour améliorer la pédagogie.
« Ce n’est pas une compagnie qui stagne, et j’aime ça! Ils ont tous le même but! Ils travaillent pour préparer la prochaine saison. Ils veulent que les gens soient bien, c’est important! Ils continuent précieusement à toujours innover et développer de nouveaux produits », m’explique David!
Sécurité avant tout : Les clés pour rouler en toute confiance
J’ai ensuite demandé à David ses conseils pour une conduite sécuritaire à moto, forts de ses années d’expérience. Il m’a expliqué ceci : appliquez les cinq préceptes du système Smith et attendez-vous toujours au pire.
Conduire de façon sécuritaire en 5 points
- Regarder haut et loin lors de la conduite.
- Élargir le champ visuel.
- Garder les yeux en mouvement et éviter de fixer.
- S'assurer d'être vu, en utilisant les clignotants, par exemple.
- Prévoir une issue en gardant une distance sécuritaire avec les autres véhicules.
Il ajoute : « La sécurité, c’est notre responsabilité, alors ne vous fiez pas aux autres et assurez-vous de bien maîtriser votre moto. Des formations existent pour tous les niveaux, n’hésitez pas à les suivre pour assurer votre protection. »
Comment ne pas parler du cours qu’il a monté pour aider les motocyclistes. « Chez Tecnic, nous voulons que les gens prennent le temps de se perfectionner. Être là pour s’améliorer, mais avec sa propre moto, ainsi que devenir meilleurs que ce qu’ils étaient. Être sécuritaire, maîtriser sa moto pour être plus aptes à gérer ce qui se passe autour. »
Le cours Tecnic avancé 1-2 se donne à Sainte-Thérèse. Le cours 3 débutera en 2025.
Un autre cours qui est bien aimé des motocyclistes, c’est celui de mécanique pour l’entretien de base de la moto. Il inclut : changement d’huile, changement des plaquettes de freins, être capable d’identifier les problématiques, comprendre ce qui se passe sur la moto. Ainsi, quand tu parles aux gens au concessionnaire ou au mécanicien, tu comprends mieux de quoi ils parlent. Cette formation se donne à Boisbriand.
Son but dans tout ça serait que Tecnic soit la référence au Québec. Ne pas être là que pour les débutants. Être capable d’en montrer davantage aux gens plus expérimentés.
Un autre dont il est fier… C’est celui de bien choisir sa moto ! Il y en a un par mois. Une belle façon de nous aider à éclairer notre prochain achat de moto selon nos besoins.
Souvenirs de voyages et aventures mémorables
Une fois, il est parti aux États-Unis, vers Old Orchard. Il avait sa BMW de 1979, et il est revenu sous la neige ! Il est aussi parti deux semaines sur les routes du Québec quand sa fille avait deux ans, avec une
CJ750 de 1973. Sans aucune planification, il s’arrêtait dans les campings le soir venu pour planter la tente.
Une passion transmise de père en fille. Nellie, sa fille, a commencé avec lui dans le sidecar à un an et demi, installée à ses côtés dans un siège d’auto pour bébé placé dans la nacelle. Puis, à 4 ans, elle était déjà sur deux roues, attachée avec un harnais. Ensemble, ils roulaient par tous les temps, affrontant toutes les températures. À 14 ans, elle a obtenu son scooter, et à 16 ans, sa propre moto. Un beau défi de jeune femme !
Plus jeune, il rêvait de faire le tour des États-Unis : Californie, Nevada, Arizona… Ce rêve vient du film Easy Rider. À cette époque, le budget n’était pas au rendez-vous, et maintenant, c’est le temps qui manque. Mais, il l’a toujours en tête 😉
L'évasion dans les Laurentides : La liberté du voyage en solo
Il adore partir seul dans les Laurentides, savourant les petites routes sinueuses qui se déroulent devant lui. Sa "ride des mammouths" en mars est l'un de ses moments préférés de l'année : la route, remplie de défis, se transforme en une aventure exaltante, même sur quelques kilomètres seulement. Il rejoint ses amis de Sainte-Véronique en passant par la 327. La température est sous zéro, et c’est une météo exigeante.
Il aime aussi faire le grand tour en passant par Montebello, Lac-des-Plages, puis en coupant par Saint-Rémi jusqu’à Huberdeau, avant de redescendre la 327 en plein été, en semaine, quand il y a peu de monde sur les routes. Je garde ça en note !
Les petits bonheurs : Musique, restauration de vieilles motos et la vie de famille
Il m’a confié aussi qu’il aimait beaucoup la musique : groupe progressif des années 1970, musique aime la musique électronique des années 60/79., heavy metal, rock des années 1990 et son groupe préféré de Montréal est « Godspeed You! Black Emperor. ». Toujours engagé dans plusieurs projets en même temps, la restauration de motos occupe une grande partie de son temps de manière positive.
Ce qu’il aime acheter ? Ce sont des motos de 20, 25, voire 35 ans qui n’ont pas roulé, pour ensuite les remonter conformes à l’inspection de la SAAQ. Le plaisir et la fierté sont au rendez-vous lorsqu’il se balade avec elles sur les routes. Une autre de ses occupations est d’installer un sidecar sur des motos. Il adore les anciennes motos, celles qui ont du caractère, comme il me l’a dit en riant ! Les neuves ne l’attirent pas. Il aime tout ce qui est vintage.
Il possède également plusieurs collections, des casques vintages, des Tonka, des motos et des disques en vinyle. Un de ses grands plaisirs dans la vie est de voir grandir ses enfants et de faire des activités avec eux. Dernièrement, avec sa compagne de vie, il est parti en campeur qu’il a lui-même restauré. Une autre passion qui va sûrement débuter… Il trouve intéressant, à terme, de pouvoir mettre les motos derrière. Ça offre l’avantage de pouvoir coucher partout ! Hum ! J’aime bien son idée ! Un de mes propres rêves…
Un garage bien garni : Hommage à l'histoire de la moto
Mes motos : une Road Glide de 2003, une Goldwing 1100 avec sidecar, une Yamaha FJ1100 attelée, une BMW K100RS de 1992, une BMW R100S de 1979, une CJ750 de 1973, une Goldwing 1976 LTD… et bien d’autres.
Sa philosophie de vie : Un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras »
J’aime bien demander aux gens que je passe en entrevue de me nommer une phrase qu’ils utilisent souvent dans la vie. Celle de David : Un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ». « Il faut savoir savourer ce que l’on a, plutôt que de courir après l’impossible. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. »
Cette expression québécoise illustre bien l’idée qu’on ne peut pas tout obtenir sans faire de compromis.
David, est-ce que tu aimerais ajouter quelque chose ? Voici ce qu’il m’a répondu 😉
« La moto, c’est une passion à vie pour moi ! C’est ma vie en fait ! C’est familial : mon père, mes oncles, cousins, cousines, mes enfants, tous ont fait de la moto ! Nellie, ma fille, a sa propre moto maintenant, et les deux autres, Arno et Morgan, ont très hâte d’avoir la leur. Notre vie est basée sur ça tout simplement. »
Chez eux, cette passion est une véritable histoire de famille. Les Ponchard, c’est sur deux roues que ça se vit !
Thalie Dumas, Chroniqueuse
École de conduite Tecnic